Aujoud'hui c'est l'auteur Fabien Pesty qui partage avec nous sa critique du film "Expendables 2: unité spéciale" de Simon West .
Pour découvrir son univers je vous invite à visiter son blog http://stipe.over-blog.com/.
les méchants font un sale coup aux gentils. Les gentils
décident de se venger et de foutre sur la gueule des méchants, par le
biais de la bagarre. Les gentils gagneront-ils à la fin, ou bien
seront-ce les méchants qui perdront ?
Au début, les gentils sont dans un endroit hostile. Un pays qui n'a apparemment pas la télévision, vu qu'une armée d'à peine 50000 hommes, et seulement équipée de pistolets, mitraillettes, pistolets-mitraillettes, chars d'assaut, hélicos, bombes nucléaires, grenades, lance-roquettes, porte-avions et pièges à loups, décide de tenir tête à une bande de mercenaires composée de Stallone, Statham, Jet Li, Dolph Lundgren, un black tatoué qu'on connaît pas trop, et un beau gosse (mais sympa quand même).
Stallone (Rocky 1, Rocky 2, Rocking Chair, Rambo 1, Rambo 2, Rambo et les gendarmettes, Rocky contre Rambo) demande "on va quand même pas y aller les mains dans les poches, on n'a même pas de poches !". C'est pas vraiment une question mais Statham (Snatch et euh… c'est tout) répond quand même "On va prendre une bombe lacrymo, au cas où…".
En fait ils ont des poches, mais elles sont maintenues fermées par un fil provisoire, c'est toujours comme ça sur les vestes neuves et ils le savaient même pas. On se dit que ça commence mal. Pourtant ils vont mettre leur race à cette bande de naïfs qui savent même pas de quoi sont capables Stallone et compagnie : Jet Li (Micmac à Hong Kong, Le chinois a les nerfs, Kung-fu dans ta gueule) distribue des coups de poêles comme Strauss-Kahn cuisine les bonniches, Stallone manucure les mecs jusqu'à l'omoplate, Statham dérouille à tour de gros bras, Lundgren (Rocky 4, Les vikings en folie, Le livreur de chez Ikea) en prend un pour taper sur l'autre, le gros black tatoué (Le gros black tatoué a des ennuis) s'en sort plutôt bien, et le beau gosse éviscère au couteau à huîtres (mais sympa quand même). Une fois qu'ils ont déblayé un peu le terrain et y voient plus clair dans ce milieu hostile, ils vont délivrer Schwarzy qui était dans une sale posture : un sac à patates sur la tête, les mains nouées dans le dos, les deux lacets de chaussures attachés entre eux, et interdiction de tuer les méchants qui le séquestraient. La guigne.
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Donc, les retrouvailles :
"- Ah merde, c'est toi ! Avec le sac à patates sur la tête, je t'avais pris pour Elephant Man. Sans le sac aussi, mais c'est quand t'as commencé à parler que j'ai reconnu ta voix de tata. Dis-donc, t'aurais pas un peu grossi ?
- Et toi, t'aurais pas un peu un fils mort ?"
Bonne ambiance, disais-je.
Néanmoins, on sait comment ça se passe dans ces cas-là : Schwarzy ça lui arrache un peu les poils du nez de l'avouer, mais il assure être redevable envers Stallone. Celui-ci n'en fait rien, "Nan mais c'est bon, t'as vu, …". "J'insiste", insiste l'autre. "Je te dis que tu peux garder la monnaie", se la joue Stallone. Bref, ils font mumuse à "C'est toi qui raccroches le premier, nan c'est toi", puis comme c'est l'heure d'aller mettre sur la gueule à d'autres méchants, ils se claquent la bise ("chez nous c'est quatre") et repartent chacun vers leur destinée qui consiste grosso-modo à sauver les gentils des méchants. En résumé, sauver les USA des chinetoques, cocos, négros et bougnoules. Car dans les films de Stallone et ses potes, le monde se divise en deux parties : les gentils s'étendent de la côté ouest des Etats-Unis à la côte est, et les méchants de la côte est à la côte ouest. Mais en faisant le tour par l'autre côté…
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"Chef, en fait c'est du plutonium.
- Ah pardon, j'avais cru uranium. Pas grave, c'est pareil".
En effet : plutonium, uranium, on se doute bien que de toute façon c'est pas pour se le faire monter en pied de lampe ou pour caler un meuble. Non, le but manifeste est de faire sauter la planète par simple lubie belliqueuse. Le souci, c'est que par nature le Bulgare n'est pas spécialement salaud. Bien sûr, on le connaît pénible aux feux tricolores, à claudiquer et quémander une pièce, une clope ou ta femme. Mais même en cas de refus il est rare qu'il en arrive, en représailles, à vous balancer Fat Man dans l'habitacle de la bagnole. Au pire c'est un mollard sur le carreau, les amitiés à transmettre à votre mère la pute, et c'est marre. Du coup, pour justifier le fait qu'on demande à Stallone et sa fanfare d'aller mettre sur la gueule aux gentils bulgares (alors que Hortefeux et Valls auraient suffit), on utilise la bonne vieille méthode de la vengeance : à peine sont-ils arrivés en Albanie
"Attendez, chef, c'est Bulgarie ou Albanie ?
- Ben c'est la même chose. Bulgarie se dit "Albanie" en roumain, c'est pour ça.
- Ah d'accord, je savais pas".
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Bon, là Stallone il commence à plus rien piger. Il dit "attendez, les Bulgares albanais, c'est les gentils ou les méchants" ?". Ben oui, parce que lui on l'envoie en Albanie pour casser des dents, il se dit "bon ben faut taper sur les Albaniens !". Oui mais là non, en fait c'est pas eux les méchants, eux c'est les victimes de la bande à Van Damne, des Américains de la banlieue de Zeebruges. Et c'est sur eux qu'il faut taper !
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Alors là c'est parti, ils déboulent dans la mine et rétablissent l'ordre, et pis pas qu'un peu ! Pas avec des façons de dentelières ou des politesses inutiles : ils dégomment tous les belliqueux comme à la foire, gagnent une bouteille de mousseux, et pendant qu'ils sont chauds ils signent en quatre exemplaires (dont un à conserver) le contrat pour Expendables 3 dont le casting s'annonce encore plus alléchant. On parle du Dr Petiot et de Laurence Boccolini dans le rôle de méchants, de Michel Drucker et Pascal le Grand Frère dans le rôle des gentils.
Moi j'dis, c'est encore pas sûr que ce soit les gentils qui perdent…
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